14 janvier 2013

 

ai (21)


ai vu Gloria de Cassavetes. J'aime pas les films avec des enfants. j'ai pas dit que j'aimais pas les enfants hein. enfin pas trop ceux des autres. Bon je suis dubitatif. Gloria est une mafieuse qui décide de sauver de la mafia un enfant qu'elle doit tuer. Elle s'enfuit avec lui et sa cavale est assez époustouflante. Lente et en talons aiguilles et en tailleurs colorés. NY nocturne, bronx diurne, années 70. Plein de saxophone qui dégouline ne permanence, parfois jusqu'au point de rupture.

ai sauvé une oeuvre d'art. Vendredi au vernissage de la galerie S. On y montrait des morceaux de verres peints avec des clefs usb dessus et je me disais une fois de plus que je pige rien à l'art plastique. Une des de notre bande, une nouvelle qu'on voit assez souvent depuis quelques semaines, saoule à cause du rouge, qui pour une fois était bon, décide de partir avec une petite oeuvre encadrée. en mode ""ahahaha c'est hyper rigolo ça". Elle la glisse dans son sac, comme ça. On la sermone une fois à la sortie, en riant. Elle continue. On cherche un bar, avec le Bou on la resermone dans la rue une deuxieme fois, à tour de role. Elle continue. Je lui propose de ramener la toile à sa place, elle continue. Puis le Bou- décide de bou-der et dit qu'il ne veut plus rester, il se sauve sans dire au revoir, nous laissant R et moi seuls avec l'amie qui a merdé et sa meilleure amie qui jusque là trouvait ça elle aussi hyper rigolo, le larcin. Notre "petite voleuse" finit par faire une crise. Nous jette la dite oeuvre à la tronche et se barre, accompagnée de sa copine, qui est à deux doigts de prononcer des mots irréparables (et nous sommes sans nouvelles des deux depuis). je me sens méchant moraliste. R et moi nous retrouvons avec l'oeuvre sur les bras, qu'il faut ramener à la galerie S. Nous tombons sur les gens de la galerie en train de fermer la boutique, lui est resté digne mais elle est effondrée. l'oeuvre n'a pas de valeur marchande mais visiblement un lourd poids sentimental. Nous avons eu, admettons le illico, peur si ce n'est du coupage de doigt (sont italiens oui), au moins d'un accueil bien glacial. Mais non ils nous remercient mille fois et la galeriste, qui est magnifique cette précision a son importance pour la suite du récit qui arrive immédiatement, me prend dans ses bras deux fois. R. qui est resté derrière sur son vélo, voyant le spectacle, essaye de rappeler à la cantonnade que lui aussi il a risqué sa vie pour ramener le tableau "Hep ! Moi aussi ! ici ! hep ! là, sur le vélo, moi !". Mais la taulière n'en a que pour moi, et j'oublie un peu de lui dire que R. lui aussi pruex adversaire des viet kongs mérite autant que moi le hug prolongé. Nous avons tous fini dans un bar culte de Schöneberg, le Kumpelnest, oui il est dans le Berlin Sampler, c'est Mark Ernestus qui l'a fondé, vos missels page 323.

ai lu une bonne moitié de la Grande transformation de Polyani. Sur la mort du libéralisme économique (le monsieur a écrit en 1944 à une époque où personne n'imaginait qu'on oserai nous refaire le coup du capitalisme sauvage, mais il est beaucoup "relu" ces temps-ci), l'inanité de la notion de "marché", la débilité même de la croyance en son caractère "naturel". Peace. Suis maintenant sur avant l'histoire de Alain Testard, c'est tellement bien que c'en est pas croyable, les cultures d'avant la culture (ce qui ici vous le noterez scientifiquement ne veut rien dire, mais on s'en fout) c'est ma nouvelle obsession, probablement connectée à ma cabale contre le logos proliférant (voir le post précédent), tout ça. C'est rien que du banal. La recherche d'un ailleurs de la civilisation reste le fond pas plus neuf que ça de la question de toutes ces contre-cultures que j'ai pu avaler depuis que j'ai eu vingt ans (et j'ai reçu ce week end de CB une paire de photos faites au Père Lachaise en 1990 où je ressemble à un jeune cadavre en dock marteens, CB a été très délicate de ne point poster la chose publiquement, je l'aurai eu mal vécu). Je porte maintenant surtout des tennis, et j'irai à Gobekli Tepe avant que le monde ne soit vieux, je le jure ici solennellement.


Comments:
D'accord, c'est bien beau tout ça, mais as-tu piné la galeriste ?
 
hahaha la galeriste est marié au galeriste (mais c'est vraiment pas l'envie qui m'en manque, elle me plait c'est pas ma faute !)
 
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