19 novembre 2010

 

O'Hara 5




Un film de (et avec) Kourtney Roy. Avec du Tsé dedans. Le grand retour de la vengeance. Bon rien de bien neuf sous le soleil musical mais j'étais ravi de remettre le pied à l'étrier comme on dit.

15 novembre 2010

 

Svarte Greiner ou les vieilles amours


Je ne connais pas Svarte Greiner, qui est venu à moi par des chemins détournés. Mais j'éprouve avec sa musique une familiarité peu commune, comme si elle m'avait toujours appartenu. Ca n'est d'ailleurs peut être pas foncièrement original dans son style, mais c'est surtout familier. Rien n'est plus familier que ses longues minutes perdues entre une modulation réduite à rien et la chute infinie des effets. Déjà là avant que je ne l'entende. Et je me retrouve à l'écouter toute la sainte journée comme on rentrerait chez soi. Flatte peut-être bien mon increvable gothiquerie. On peut toujours la trouver sombre (le monsieur définit son travail comme "accoustic doom", tu parles), mais moi elle me détendrait plutôt, elle me draperait plutôt dans une humeur propice.
Oh je ne suis pas sûr que cela soit véritablement partageable, mais on peut toujours essayer.

Son myspace (nom de dieu myspace n'a même pas encore inventé le embedd)

12 novembre 2010

 

Rouch carmin

Allez en paix les enfants. Je suis "tombé" (drôle d'expression quand on y pense) là-dessus en faisant des recherches pour le projet PELLICAN H427 X - SECRET sur lequel je travaille en ce moment à l'ombre de ma vie respectable. A ceux qui ne connaissent pas je conseille quand même vivement de regarder les trois parties, de dépasser le début façon connaissance du monde. Il s'agit d'ailleurs bien de connaissance d'un monde, mais je ne suis pas sûr du quel. Je ne commenterai pas plus, je crois qu'il n'y a rien à en dire, c'est du domaine de la sidération, pure.


10 novembre 2010

 

Blip bloup bloup boom Womp Womp (Dubstep)



Il y avait dans la techno un rêve transhumaniste, post-naturaliste d'alliance avec la machine. Rêve déjà ancien, devenu peut être notre quotidien depuis le Blade Runner de Ridley Scott (et du k dick). Mais machine et hommes étaient encore sur deux plans de réalité différents, capable de s'entendre, parfois même de s'imiter (l'androide de dick, les kraftwerk, le danseur robotique de la rave) mais pas de se fondre. Pas encore. Pas vraiment. Ou alors, on pensait encore le "cyborg" comme une sorte de machine avec des organes, ou d'hommes avec des prothèses. Nous n'avions rien compris.


La nouvelle génération - les 16/25 ans - n'a connu que les ordinateurs, les jeux vidéos, internet. La nouvelle génération considère la première techno comme une musqiue pionnière et analogique. La nouvelle génération aime la rave, mais est en train de la gangréner, de la dégueulasser, de l'éclabousser,de la bio-troniciser.
La nouvelle génération est dans le throbbing, le wicked, le sick et (surtout) le filthy autant d'épithètes de la dégénéréscence et du mouvement organique appliqué à du pur numérique. La synthèse électronique, Oscillation -> transformation a vécu. Nous n'avons plus un signal qui passe et se fait manger par différents opérateurs mathématiques, mais une sorte de biologie, d'écosystème, de soupe de signaux qu'on essaie de cultiver comme on peut et qui une fois quitté le tube à essai poussent sur le dos des autres. On est dans la maladie comme agent de transformation indifférente des organismes qui l'entoure. Sick eh !

C'est à dire que l'importance des transformations est devenue telle, et capable de descendre si bas dans l'échelle moléculaire - on touche aux "grains" de la synthèse granulaire, les 1/44100 de seconde d'oscilation d'un son, et on applique à des groupes de ces grains diverses manipulations entrelacés - qu'on peut maintenant sentir (l'entendre étant à mon avis lui aussi à questionner, du moins en condition de club) les accidents infinis et l'incommensurables, le continu irrégulier, bosselé, abîmé et changeant du phénomène organique. Toutes les parties du tout choppent une incompréhensible autonomie. C'est le cancer si vous voulez. C'est la variation du vivant qui pourrit partout et se fait coloniser par des parasites aux pseudopodes mous. Il n'y a pas vraiment de différence structurelle notable entre les tunes dubstep et ce qui est arrivé avant (boom boom - pause - boom boom), mais la bass music actuelle anglaise relève pourtant d'un tout autre paradigme. Plongeon dans une véritable culture, au sens agricole du mot, digitale. Des champignons, des lichens, une vie pulsante incontrôlable. Voyez l'imagerie qui a quitté le futur (pensez à ce bon vieux jeu vidéo Wipeout, perle des années 90 et à son imagerie SF maintenant si ancienne, si robotique, si peu hybride, qu'on se croirait dans un autre monde) et la sobriété de ce vieux combat d'arrière garde machine vs l'homme pour le monstre, le zombie, le robot, l'ewok dopé, l'hybride créature de fiction - animal - plante - machine - soupe de microbes - cytosquelette gentil qui fume des beuz. La culture populaire n'est même plus vraiment régurgitée dans un vomi sucré - façon revival années 80 à la Peaches et consorts - elle est carrément avalée par une amibe digitale, un blob monstrueux dont les références sont bien plus à trouver dans les stimuli du jeu vidéo, dans le recyclage par la culture gamers de clichés de sous culture cinématogrpahiques ou musicale que directement dans la musique.
Tous les éléments, même non synthétiques, mêmes insérés de l'extérieur (les voix, les samples) sont dévorés par des systèmes de transformation totalement irréguliers qui démettent comme un passé encore trop rationnel - trop proportionnel, trop grec, trop platonicien, trop con - la continuité plate des fonctions mathématiques simples de la première musique électronique, ascencion, déscente, lignes continues. On tourne encore des potards mais on use aussi de schémas aléatoires de modification des paramètres qui créent à la fin de l'incommensurable, du mouillé. L'obsession de la basse régressive - et là au niveau régression les enfants ça se pose là - renvoie la pire dramaturgie, les crescendo et autres vieux reste du théâtre musical à l'indifférence de la nature, et le réel gélifié de la culture digitale invente une sorte de puissance hybride, monstrueuse (mais le monstre devient pure normalité ici) parce qu'elle noie l'intelligence mathématique, la puissance de calcul dans la bêtise, l'idiotie d'un réel qui n'est certainement plus un virtuel. Wagner qui mangerait le caca d'un alien à grosse bouche en chantant du RNB par les autres orifices, filmé sur Youtube par sa petite amie. Cosima un Joystick dans l'cul. Les théoriciens du tout est langage peuvent aller repeindre mes chiottes. On est dans l'asignifiance béâte. Il y aura toujours des cons pour en avoir peur. C'est la vie, les Finkielkraut finissent toujours par chopper les postes et les honneurs. Ce digitalisme mouille autant le monde qu'il est devenu monde lui même, dévoré par des colonies d'organismes mutants, moitiés références culturelles, moitié objets informatiques, moitié détritus de l'univers sonique "extérieur". Mais cette idée d'extérieur commence aussi à sentir le moisi justement. Injections/déjections. La culture devenue un estomac avec ses gaz et ses déshonneurs qui font rire. La flatulence de la basse. Que cela arrive via la jeunesse anglaise prolo n'est pas si surprenant : je la vois d'ici assise sur son canapé puant dans un appart surpayé et surchauffé face à un PC en kit coréen, deux enceintes posées sur le fer à repasser, défoncée avec de l'herbe façon skunk-atomique que n'oserait même pas fumer Lee Perry , toute capuche dehors (ou tout dedans la capuche), les yeux rougis par l'écran qui distribue autant le jeu vidéo que le logiciel à musique, que le porno et les mails, à sortir dans des soirées à sound system démesurés dans des entrepots ou des clubs tous assez cher pour dépenser en un soir un mois de ressources de vie à Berlin... L'Angleterre reste un térreau mondial, un lieu idéal pour un transcréolisme lardé de sous culture ciné-télé-jeux-clip globale, pour que tout bouillonne en même temps, ce qui est importé, ce qui est renvoyé, reflux mélangés des vieux restes de l'empire et de la victimisation heureuse du spectacle global. Que la kétamine, l'anesthésiant pour cheval, soit responsable de cette obsession du bleep-bass me semble aussi cohérent avec l'état d'abandon à coup de marteau, de cartoon décomposé, de cartoon-zombie de la musique. Des on-dits tout ça. Je n'ai jamais pris de ketamine et je préfère annoncer directement que je suis maintenant un poil trop vieux pour ce genre de bêtise. De toute façon, ketamine ou non ça serait venu d'une manière ou d'une autre. La musique électronique n'existe plus. Nous sommes entrées dans l'heure post-vortex, hyper-humide, pourri-sali, vomi-compost-digital de la bass music.
Londres 1, reste du monde 0.

PS : bien entendu j'arrive là dessus avec quelque chose comme 6 ans de retard. Question d'habitude. Mais la vivacité de la culture bass music chez ces salopards d'anglais laisse deviner que le changement d'ère que j'essaie d'évoquer ici est en train de prendre, pas qu'il est déjà passé, on essaiera de trouver le paradigme en gestation fin 2010 vers 2016 si ça ne vous embête pas trop.

PPS : DJ Venom pour illustrer. Mais on pourrait prendre autre chose hein. Plus un"slide show" de différents truc qu'un mix. Le premier morceau reste encore assez à l'ancienne. Ca se complique ensuite. Laissez venir au moins jusqu'au 3e... il a son Swagga Back, ça fait plaisir. Mais nom de dieu qu'est-ce qu'un Swagga ?

03 novembre 2010

 

CQFD (Statetrooper Trentemoeller Remix)

La première preuve objective de ce que Bruce Springsteen a écouté Suicide nous vient de Suède*. C'est foutrement convaincant.
Je pense que monsieur Sebastien M. devrait apprécier ce morceau, puisse son crâne luire de joie encore mille ans ! Mais je dis ça je dis rien. En tout cas moi je ne savais pas qu'en 2010 j'aurais un Springsteen en boucle dans mon laptop. Depuis mon T-shirt born in USA acheté en 84 à la fête foraine de Saint-Vaast la Hougue (50) je m'étais un peu rangé des bagnoles sur ce terrain-là.










* il y a vraiment une histoire comme quoi après les avoir croisé en Studio à NYC il aurait eut un pur choc esthétique et aurait écrit cette very chanson State Trooper comme une sorte de retour à l'envoyeur... Claro non ?

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